Directeur d’un magazine et contributeur pour plusieurs médias indiens et internationaux, il a été arrêté au Cachemire, dans le nord de l’Inde, où il est basé, puis transféré dans la foulée à New Delhi. Soulignant l’inconsistance juridique des accusations qui le vise, Reporters sans frontières (RSF) exige sa libération immédiate.
Il risque la prison à vie. Le journaliste indépendant Irfan Mehraj a été arrêté, ce lundi 20 mars à Srinagar, la capitale régionale, par la National Investigation Agency (NIA), le contre-espionnage indien, dans le cadre d’un coup de filet contre des ONG cachemiries accusées de menacer “l’unité, l’intégrité, la souveraineté et la sécurité de l’Inde”.
“Journaliste confirmé, responsable et mesuré, Irfan Mehraj n’a rien à faire en prison. L’usage des lois d’exception censées combattre le terrorisme ne peuvent pas et ne doivent pas être utilisées pour réprimer l’activité des journalistes. Face à l’inconsistance juridique des accusations qui le visent, nous demandons au ministre de l’Intérieur, Amit Shah, d’ordonner sa libération immédiate et inconditionnelle.
Selon le père d’Irfan Mehraj, interrogé par le site The Wire, le journaliste, qui était en reportage, a reçu un coup de téléphone de la police en début de soirée, lui enjoignant de “passer cinq minutes au bureau” – ce à quoi il s’est plié. Le lendemain, ce mardi 21 mars, il est transféré à New Delhi, et apprend qu’il risque, selon l’article 124-A du code pénal, la perpétuité.
L’information judiciaire ouverte contre Irfan Mehraj mentionne pas moins de neuf chefs d’accusation, qui vont de la “sédition” au “financement du terrorisme”, selon les termes du Code pénal et de la loi sur la prévention des activités illégales (Unlawful Aactivities Prevention Act, UAPA) – laquelle permet…
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