Alors qu’un journaliste vient d’être condamné à la peine de mort avec sursis pour “espionnage”, le régime chinois poursuit sa répression sans limites.
À quelques jours des festivités du nouvel an lunaire, le régime de Pékin menace le public d’une “invitation à boire le thé”, synonyme de convocation par les autorités pouvant conduire à des poursuites pénales s’ils osent partager des informations contraires aux intérêts du régime. Neuf des dix infractions mentionnées peuvent directement s’appliquer aux journalistes et à leurs sources.
Alors qu’un journaliste vient d’être condamné à la peine de mort avec sursis pour “espionnage”, le régime chinois poursuit sa répression sans limites. “Soupçons d’atteinte à la sécurité nationale” ou “diffusion de secrets d’État” figurent parmi les dix infractions pouvant désormais valoir une “invitation à boire le thé”. Ce terme, plus sinistre qu’il n’y paraît, représente dans le langage populaire une convocation par les autorités, souvent suivie de poursuites pénales, voire d’une détention arbitraire dans les prisons noires du régime.
Cette liste de prétextes d’”invitation” a été publiée sur le réseau social WeChat par le ministère de la Sécurité d’État le 30 janvier, à quelques jours des festivités du nouvel an lunaire qui démarrent ce jeudi 8 février. Alors qu’un milliard quatre-cent mille Chinois se préparent à se retrouver en famille, cette énumération d’infractions représente un rappel glaçant à choisir prudemment leurs sujets de conversation.
Si, comme il est de coutume dans le pays, les infractions sont définies dans des termes si vagues qu’elles pourraient s’appliquer à n’importe quel type d’activités en ligne ou hors ligne, le travail des journalistes et des échanges avec leurs sources est spécifiquement menacé. Parmi les dix infractions énoncées, neuf concernent directement le partage d’informations contraires aux intérêts du régime.
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